Le SACRe de Paris Sciences-Lettres : Arts, Sciences, Recherche et Création

Par Pierre Caron

Née du rapprochement des meilleurs institutions universitaires parisiennes, l'université de recherche Paris Sciences et Lettres () construit un pont de plus entre les disciplines avec sa nouvelle formation doctorale SACRe (Sciences, Arts, Création et Recherche).



 SACRe : derrière ce divin acronyme, se cache une formation doctorale ouverte en 2012 par Paris Sciences-Lettres (PSL). Ce diplôme pluridisciplinaire (Sciences, Arts, Création, Recherche) offre aux étudiants la possibilité de développer un projet personnel fort et novateur, en bénéficiant de la rencontre avec différents domaines de pensée et de création.

Cette diversité intellectuelle est au cœur de la mission originelle de Paris Sciences-Lettres. PSL fut fondée en 2010, sous le label PRES (Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur, un rapprochement d’établissements prestigieux), et regroupe neuf membres fondateurs (des écoles et universités toutes plutôt spécialisées en sciences justes ou en sciences humaines) auxquels sont venus s’ajouter onze membres associés (parmi lesquels cinq écoles liées aux arts). PSL vise, par la mutualisation des moyens et des politiques, à atteindre un niveau d’excellence international et à offrir une visibilité accrue à ses chercheurs.


C’est dans ce cadre qu’a été développé le SACRe, avec pour objectif la rencontre des sciences et des arts. Il rassemble des étudiants de six établissements : le Conservatoire national supérieur d'Art dramatique (CNSAD), le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP), l'École nationale supérieure des Arts Décoratifs (L'École des Arts Déco), l'École nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA), l'Ecole normale supérieure (ENS) et l'Ecole nationale supérieure des métiers de l'image et du son (La fémis). L’entrée se fait sur un concours très sélectif : chaque année sont sélectionnés, au maximum, quatre étudiants par école partenaire.

Le programme de cours n’est pas entièrement partagé, puisqu’il ne s’agit en aucun cas d’une formation à l’érudition : le SACRe a pour visée la progression personnelle vers l’excellence, nourrie par l’émulation des rencontres interdisciplinaires, mais dans un domaine choisi. Chaque étudiant suit donc principalement des cours dans sa propre discipline. Toutefois, les trois années que dure le doctorat sont également rythmées par des séminaires communs à tous les doctorants, et cela sans différence de niveau. Ces séminaires donnent lieu à des rencontres avec des professionnels, des visites d’institutions, des conférences qui dans d’autres circonstances ne seraient destinées qu’à un petit nombre. La visite et la découverte de chaque établissement partenaire est également au programme. Ainsi, le SACRe permet à de jeunes artistes de visiter les laboratoires de cryogénie de l’ENS, tandis qu’un jeune physicien participera à des rencontres avec des artistes contemporains majeurs - Adel Abdessemed pour l’année 2012-2013- ou à une visite des ateliers de Bernard Piffaretti, Dominique Figarella et Sylvie Fanchon (ateliers P2F) à l’ENSBA.

Autre exercice important, la présentation des projets personnels des doctorants est également partagée avec les autres étudiants, le SACRe ayant pour objectif de créer l’environnement propice à des rencontres, voire à des collaborations inventives. Toutefois, là encore, le but n’est pas la transdisciplinarité à tout crin : au final le doctorat reconnaît l’excellence de chacun dans un domaine spécifique. C’est le parcours qui mène à son obtention qui peut apporter à l’étudiant une saine ouverture d’esprit sur les pratiques et sur le regard d’autrui. La contrepartie culturelle nécessaire à la formation de tout grand esprit ?


Pierre Caron, août 2013



LIENS UTILES :